Avec la signature des accords bilatéraux de libre circulation entre la Suisse et l'Union Européenne, de nouvelles dynamiques se dessinent dans les régions frontalières, encore mal connues. Ce livre apporte une contribution à une meilleure connaissance des modes de vie et des appartenances identitaires des populations limitrophes. Il pose la question de l'articulation entre les représentations et pratiques concrètes de ces populations d'une part, leurs référents institutionnels nationaux et/ou régionaux d'autre part. Cette problématique est explorée à partir du cas des travailleuses et travailleurs frontaliers français exerçant une activité professionnelle dans le canton de Genève. Il s'agit en particulier de savoir si cette population élabore ou non des modes de vie transfrontaliers et des identités inédites, dont les dimensions majeures sont analysées dans l'ouvrage.
La situation du travailleur frontalier se définit en effet essentiellement par une dissociation, vécue quotidiennement, entre son lieu de résidence et de citoyenneté et son lieu de travail, séparés par une frontière étatique. Ses pratiques et activités se déroulent donc dans un espace régional qui transcende les frontières nationales. Par ailleurs, sur le plan institutionnel, l'émergence d'une entité européenne et le développement d'instances de coopération transfrontalière sont susceptibles de fournir de nouveaux cadres de référence à leurs pratiques et à leurs représentations. Le livre fournit une grande richesse d'informations sur les manières dont ces « migrants au quotidien » construisent leurs vies et leurs repères dans cette configuration inédite.