Comment des décennies de politiques néo-libérales ont-elles transformé le monde du travail, les formes de résistances collectives et les possibles de l'action syndicale ? C'est la question qui traverse ce livre d'un point de vue comparatif, en
explorant la transformation de la structure sociale au Brésil et en France, mais aussi du champ politique.
Bien que les réalités socio-économique des deux pays soient très différentes, ainsi que leur histoire sociale et politique,
des pistes de recherche parallèles peuvent être établies : dans quelle mesure les orientations politiques des gouvernements
du PT au Brésil et celles des gouvernements du PS en France se sont-elles effectivement éloignées du néo-libéralisme ? Quels sont les intérêts de classes, de fractions ou d'alliances de classes que ces pouvoirs politiques ont traduits ? Comment identifier les « classes moyennes » et évaluer leur participation aux mobilisations collectives ? Quel rôle continue de jouer le syndicalisme, confronté à des dynamiques d'institutionnalisation et à des débordements par d'autres formes de mobilisation ? Comment sont organisées et mobilisées les fractions précarisées des classes populaires, qu'il s'agisse de l'immense et traditionnelle « masse marginale » au Brésil, ou des segments subalternes et fragilisés du salariat en France ? En rendant compte de ces différentes évolutions, cet ouvrage en deux volumes donne des clefs pour comprendre les difficultés que rencontrent dans les deux pays les formations de gauche, l'épuisement des forces social-démocrates et la progression des droites extrêmes avec en particulier la victoire électorale de Jair Bolsonaro.
Ce second volume est consacré à l'analyse des luttes sociales dans les deux pays ainsi qu'aux dynamiques de reconfiguration du syndicalisme.