« Pourquoi tu te comportes de manière si grossière avec moi, au fait ? Tu crois que ça m'amuse, tout ça ? OK, peut-être que ça m'amuse. Mais dans les cent dernières unités de temps, ça s'est toujours passé comme ça : je vais quelque part parce que je sais qu'il faut que j'y aille. J'explique le truc des trois minutes. Ça se lamente, ça pleurniche, ça gémit, de temps en temps ça remercie. Et puis on part ensemble. Jusqu'à la porte du bordel. Je peux déjà m'estimer heureux quand on me donne la main. Et puis je m'éclipse. On y retourne, en avant. Au suivant. Et à présent je suis ici. Je n'ai pas la moindre explication. Je n'ai pas la moindre idée de pourquoi. Je ne sais pas ce que je suis censé faire ici. Je ne sais pas ce que je fais ici. J'ai seulement quelques règles en tête. Je ne sais pas comment et je ne sais pas depuis quand. »
L'homme qui tient ce discours prétend être la Mort. Il est venu chercher le narrateur. Mais pendant la discussion qui suit, il doit admettre qu'il est incapable de le faire mourir. À la place du grand voyage, le narrateur, accompagné de la Mort et de son ancienne petite amie, entame un road trip délirant, jalonné de scènes cocasses provoquées par la gaucherie de la Mort, lequel doit pourtant se dépatouiller avec le monde des vivants.