Le mosaïsme peut être considéré comme la théorie politique et sociale du judaïsme: libération, justice, paix en constituent pour ainsi dire la colonne vertébrale, à partir de laquelle devrait pouvoir se développer une société vivable.
Peut-on être délibérément et résolument athée et trouver néanmoins quelque essentialité de pensée et quelque pertinence contemporaine à cette tradition indissociable pourtant de ses racines religieuses et de ses rapports au monothéisme?
Quels sont les rapports entre les sagesses juive et grecque? Entre l'éthique et les scientifique? Entre le spéculatif et le politique? Entre rationalité et tradition? Entre singulier et universel?
Le concept de messianisme est-il dépassé? Renvoie-t-il nécessairement à un sectarisme plus ou moins totalitaire ou au contraire constitue-t-il encore l'expression de ce mouvement de libération, de recherche de justice, de volonté de paix?
C'est pour tenter d'aborder et de discuter ces questions, qui nous paraissent non seulement théoriquement fondées, mais aussi politiquement importantes, que sont présentés ces textes, largement inspirés des enseignements de Jean Zacklad ainsi que des réflexions et débats développés à l'occasion des conférences de Claude Birman.
Ces textes ne prétendent pas apporter de réponses; ils visent simplement à nourrir un débat, parfois conflictuel, dont les enjeux nous paraissent dépasser le seul cadre intellectuel pour concerner aussi la nature de la société humaine de demain.