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Publicada originalmente en 1972, Motorman, la fascinante historia del joven Moldenke en un mundo futurista y apocalíptico, cayó muy pronto en un olvido comercial que desplazaría su circulación a la clandestinidad de las fotocopias durante más de treinta años. Pese a ello, el libro fue leído por cientos de entusiastas que convertirían a su autor en una figura de culto. William Burroughs, con el que colaboraría Ohle durante años, llamaba CONTROL a la trinidad teológica de Estado, Poder Financiero y Medios de Comunicación, y dado que las palabras, en su despliegue sintáctico familiar, constituyen un dispositivo de sujeción al servicio de esa trinidad, es preciso que la literatura desactive dicha función y comience a hablar un lenguaje esquizoide, alegórico, desplazado, que vaya revelando todos sus estratos ideológicos. El resultado es esta extraordinaria e inusual novela, colorida distopía donde la gente malvive bajo un cielo con lunas y soles artificiales, donde hay pájaros con la lengua tan larga que para poder guardarla tienen que enrollársela alrededor del cerebro, ciudadanos con la cabeza rellena de gelatina y partes meteorológicos radiofónicos tan delirantes como hermosos; elementos que emparentan el libro de Ohle con lo mejor de la tradición fantástica: de Bruno Schulz a Gombrowicz, de Felisberto Hernández a Virgilio Piñera; pero también de Huxley a Orwell, de Kafka a Walser... sin olvidar nombres tan aparentemente distintos como el Beckett de El innombrable o el Heller de Trampa-22. Muchos lectores han considerado, además, Motorman como la mejor novela que se ha escrito sobre la guerra de Vietnam. Sin hacer una sola alusión, sin un solo guiño, sin mencionar absolutamente nada que pudiera hacer pensar en Vietnam, Motorman es capaz de reproducir en toda su complejidad el clima político de esa época.