Néoplatonisme
De l'existence et de la destinée humaine
Le néoplatonisme est ici saisi à partir de l'âme, c'est-à-dire de ce qui va être l'existence, située au centre d'une pensée d'une extraordinaire richesse, là où se décide le sens.
Le Parménide de Platon, ainsi que l'on peut le voir dès le début - à partir de ses cinq premières hypothèses, où l'Un (= Dieu), l'Intelligence, l'âme, le corps, puis la matière, à laquelle est consacré le chapitre 3, sur Proclus, « le monde est éternel, parce que la matière est éternelle », croyance des anciens, qui faisait du néoplatonisme aussi une cosmologie - avait donné lieu à un système du monde.
Mais l'homme pouvait-il rester enfermé dans un système de réalités ? Ce fut le mérite de Plotin, en partant de la chute ou de la descente de l'âme, dans sa quête de l'origine, en partant de ce sol vierge, par une saisie de son intériorité, passant même par la mystique, d'avoir réussi à en faire un être libre (chapitre 4), comme aussi d'avoir su lui donner une dimension esthétique, par cette intense poésie qui se dégage des Ennéades, et son « théâtre du monde », abordé au chapitre 10, comme encore d'avoir pu nourrir la pensée du chrétien Grégoire (chapitre 9).
La partie médiane, du chapitre 5 au chapitre 8, montre à quel point, autour des thèmes de la Providence des dieux et de la liberté, le néoplatonisme avait cherché, par toutes les ressources de sa réflexion, à savoir quelle pouvait bien
être, au-delà de notre existence terrestre, la destinée de l'homme, ce qui en fait une pensée vivante, encore de nos jours.