Le neuvième volume de la collection Demeures de l'esprit est
consacré à l'Italie du Nord. Les compositeurs y sont fortement
représentés, notamment Verdi, bien entendu, par sa maison
natale, celle de son âge mûr et celle de son protecteur et beau-père
Antonio Barezzi ; mais aussi Donizetti, Ponchielli et, plus
inattendu, Mahler, pour sa maison de vacances de Dobbiaco,
dans les Dolomites - de son temps Toblach, alors en territoire
autrichien.
Les peintres sont quatre : Titien dans les Dolomites également
; Cima da Coneglianio dans la petite ville qui lui a donné
son nom ; Mariano Fortuny dans son fameux palais de Venise ;
et Giorgio Morandi dans ses deux résidences austères et
quasiment cénobitiques, celle de Bologne et celle de Grizzana
Morandi, dans les Apennins d'Émilie. On peut leur ajouter
Canova, le sculpteur.
Quant aux écrivains ils vont des plus illustres, tels Pétrarque,
L'Arioste, Goldoni ou Manzoni aux moins connus hors d'Italie,
et même peut-être en Italie, ainsi l'étrange Alfredo Oriani ou le
crépusculaire poète Marino Moretti, sur les rivages de Romagne.
Le plus excentrique et le plus fastueusement logé est certainement
D'Annunzio, en son énorme Vittoriale, au-dessus du lac
de Garde.
Ajoutons à cette liste incomplète deux étrangers à la gloire
assez différente : Alfred Nobel, le chimiste et fondateur de prix,
qui mourut dans sa riche maison de Gênes ; et Rainer Maria
Rilke, qui écrivit à Duino, forteresse des La Tour et Taxis en
surplomb de l'Adriatique, ses Élégies du même nom.