L'Afrique, sans nul doute, est le continent qui appelle au plus fort
un autre regard. Pour beaucoup, elle est rayée des cartes du
premier monde. On n'y voit plus qu'exode et maladie, prédation
et misère. Comme si, à la saison sèche et à celle des pluies,
s'était ajoutée celle des massacres. Tout cela est vrai, mais bien
d'autres choses aussi. Car derrière ce paravent, palpite une terre
qui se décline au pluriel.
Pour chercher cette autre réalité que l'actualité souvent réduit,
enferme, l'équipe de «Portes d'Afrique» - écrivains, journalistes,
photographes et illustrateurs - a embarqué autour de ce vaste
continent-ile. En huit mois de voyage, CFAO Technologies, un
grand voilier de course de 26 mètres, a fait escale dans douze
grands ports, autant de portes maritimes ouvrant sur les espaces
intérieurs. Et douze écrivains-voyageurs de renom se sont passé
un relais littéraire inédit autour de l'Afrique.
De ce voyage à la rencontre des gens de Port-Said ou de Luanda,
ils n'ont pas ramené une histoire sans plis ni blessures. Pas
d'exotisme à bon compte non plus, ni de fausse commisération.
L'Afrique leur est apparue telle qu'elle vit, riche de ses mélanges
et de ses espoirs. Forte souvent, humaine toujours. Un monde
qui ne se résout à rien, et surtout pas au pire. De cet échange
sont nées douze nouvelles, parce que l'Afrique aime se raconter,
être racontée. Douze récits mêlant fiction et émotions de voyage,
pour inciter chacun à pousser à son tour la porte, celle des
autres Afriques.
Aventure maritime et littéraire, «Portes d'Afrique» a entrepris de partir
à la rencontre du continent africain par ses ports. Le voilier de l'opération,
CFAO Technologies, a appareillé de Toulon début décembre 2002. Des quais
retrouvés fin juillet 2003, après huit mois de voyage et douze grandes escales.
Arnaud de La Grange, responsable de «Portes d'Afrique»
Journaliste au service étranger du Figaro, Arnaud de La Grange a effectué
plusieurs années de reportages en Afrique et sur les théâtres de conflits.
Passionné de mer et de voyages, il est à l'origine, au sein du Figaro, de «Portes
d'Afrique». Une opération qu'il a co-organisée avec Michaël Pitiot, responsable
notamment du volet audiovisuel du projet. Il a déjà publié une encyclopédie
de la violence politique, Mondes rebelles (Éditions Michalon) et a conçu
Nouvelles d'Afrique.
Véronique Durruty, photographe
Lors de ses voyages, Véronique Durruty cherche à mettre en images les sens et
les sensations. Cette approche l'amène à travailler également pour le monde de
la publicité et du luxe (Kenzo, Lancôme, Jean-Paul Gaultier...). Son dernier
ouvrage, Orient Impress, réalisé en duo avec Patrick Guedj, est un livre-objet
réunissant photos, textes et aquarelles. Ils ont travaillé auparavant sur des
thèmes tels que les ambiances de la nuit dans le monde (Extérieur nuit,
Flammarion), la caresse (Fleur de peau, Plume) ou les parfums (Parfums de
l'Inde, Flammarion).
Thomas Goisque, photographe
Plus familier des rizières d'Asie du Sud-Est que des côtes africaines, Thomas
Goisque a plongé avec passion au coeur du continent noir. Depuis dix ans,
il parcourt le monde pour la presse magazine - française et étrangère - pour
mettre en images de belles aventures humaines. Des histoires qu'il aime vivre de
l'intérieur. Ce fut le cas pour ses trois ouvrages déjà publiés : Bosnie, Hiver 95.
(Éditions Addim), Voyage au pays du Mékong (Éditions Enfants du Mékong)
et De Saigon à Saint-Malo, vision de la jonque Sao Mai (Éditions Transboréal).
Un récit en images de cette circumnavigation africaine est publié dans la
collection «Carnets de Voyage», Gallimard.