En 1827, Chateaubriand fait paraître dans les tomes VI et
VII de l'édition de ses OEuvres complètes des récits de voyage
qui ne sont que partiellement connus du public. Ces textes,
auxquels il faut adjoindre l'Itinéraire de Paris à Jérusalem, forment,
au dire de leur auteur, la «collection de [ses] voyages».
Dans le présent volume, on verra l'écrivain adopter des tours et
aborder des matières fort différents. Poète, historien, polémiste...
et quelquefois savant, Chateaubriand sait à merveille
tirer parti des possibilités que lui offre un genre qui mêle
volontiers des discours divers. En publiant des ouvrages qui
embrassent chacun une partie de sa vie, il a conscience également,
comme il l'écrit dans la «Préface générale» de ses
OEuvres, de dire ce qu'il a été, avant de livrer le récit complet
de son histoire et de celle de son époque dans des Mémoires
qui sont alors en gestation. L'expédition américaine et le séjour
italien revêtent à ce titre un intérêt particulier : c'est dans les
forêts du Nouveau Monde que Chateaubriand découvre une
Muse inconnue, c'est à Rome qu'il prend conscience que le
véritable voyage se fait aussi dans le temps.