Paru en 1811, ce roman fantastique est la seule oeuvre vraiment visionnaire de son auteur, romantique pondéré, militaire féru de chevalerie. L'âme que l'amour confère à l'être naturel se révèle supérieure à l'âme dont usent les humains sans y penser quoiqu'ils supposent dans leur spécificité la condition de leur supériorité incertaine sur un monde de sombres forêts et d'eaux tourmentées et envahissantes. L'âme éprise, dans ces tourbillons angoissants et capricieux qui semblent servir sa passion, apparaît la souveraine généreuse de l'amant et de son destin.