De tous les adversaires d’Erasme dans le dernier combat que celui-ci engagea, la polémique autour de l’imitation de Cicéron, Scaliger est le seul dont la stature intellectuelle et le prestige pourront être comparés aux siens, à la fin du XVIe siècle en France. Mais desservies par leur réputation non usurpée de violence, les Orationes lancées par un Scaliger en mal d’illustration, n’ont jamais vraiment été lues ni analysées pour ce qu’elles sont : une réponse en forme au Ciceronianus, dont sont réfutés les principaux arguments, qu’ils soient d’ordre rhétorique, esthétique, philosophique, ou religieux.
Est ici proposée une édition bilingue des deux discours, précédés d’introductions qui replacent les deux interventions de Scaliger dans leur contexte, et livrent des aperçus nouveaux sur le début de sa carrière française. Un copieux appareil de notes permet de mieux appréhender la convergence des analyses de Scaliger avec celles des principaux adversaires du Rotterdamois.