« S'ils veulent sauver leur métier, et de manière plus générale s'ils veulent sauver les métiers de l'humain, les adultes éducateurs n'ont d'autre choix que d'oser le verbe aimer. Aimer veut dire éduquer chaque fois que la rencontre est un dialogue entre l'intimité de deux « je » : celle d'un adulte perçu comme référent et celle d'un gamin aperçu dans ses possibles. Dès lors, parce que fondée sur le consentement et la réciprocité, se trame une relation éducative qui est aussi une relation d'amour. »
Philippe Gaberan poursuit sa réflexion sur la relation éducative (érès, 2003, rééd. 2016) en s'attaquant au dogme de la posture professionnelle détachée des implications affectives. Parce qu'elle met en scène l'homme dans ce qui fait l'essentiel de son humanité, la relation d'amour est l'un des plus puissants leitmotivs de la littérature, un incontournable du discours philosophique mais aussi un concept majeur des sciences de l'éducation. Aux limites de la présence de l'être au monde, elle oeuvre à faire advenir du « pas encore là » dans le « déjà là » pour peu qu'elle intègre les éléments essentiels d'une éthique de l'éducation.