Dans bien des conflits entre les personnes, à l'intérieur
d'une famille par exemple, le rôle de l'agressé et celui de
l'agresseur ne sont pas aussi différenciés qu'on pourrait le
croire. Se pourrait-il que, sans que nous le souhaitions et même
que nous nous en apercevions, nous participions aux processus
qui nous font souffrir et dont nous ne parvenons pas à sortir ?
Dans quelle mesure, d'ailleurs, n'y sommes-nous pas invités par
nos partenaires sans que ceux-ci en aient conscience ?
Que connaissons-nous de la réalité de la personne qui nous fait
face, si ce n'est ce que nous en construisons ?
Et comment le thérapeute peut-il intervenir dans une situation
dont il est lui-même partie prenante ?
Cet ouvrage montre que la subjectivité, convenablement analysée,
peut devenir un outil rigoureux, et que, loin d'être un handicap,
elle peut être transformée en atout.
Certes, le thérapeute n'est pas le détenteur d'une vérité extérieure
à lui, et ne peut parler, en fin de compte, que de ce qu'il vit avec
le patient ; pourtant, ses interventions peuvent être rigoureuses,
efficaces et justifiées. Telle est l'apparente contradiction que le
présent ouvrage s'efforce de dépasser.