La Grande Guerre est une dévoreuse de chair et de matière. Aussi pour la gagner faut-il toujours plus d'armes, toujours plus de munitions, or pas de guerre sans munitions, pas de munitions sans ouvriers. Les premières années de guerre sont difficiles. Pour la victoire, les ouvriers mobilisés sont renvoyés dans leurs usines par milliers, on fait aussi massivement appel aux femmes et même aux enfants. Mais il faut toujours plus de bras. On se tourne alors vers une main-d'œuvre étrangère, arrivant parfois de l'autre bout du monde ou en provenance des colonies françaises. Le monde des industries du temps de guerre, organisé de main de maître par le sous-secrétaire d'État à l'Artillerie et aux Munitions, le socialiste Albert Thomas, est un univers à part, complexe. C'est lui que nous présentons dans toute sa diversité, mais aussi, pour la première fois, au travers des tenues et insignes distinctifs en usage chez les ouvriers et les ouvrières.