Alors que l'Africa romaine s'enfonce dans les troubles et les
violences, saint Augustin développe une puissante
réflexion sur la paix, définie comme «tranquillité de l'ordre». Cette
paix, pleinement accomplie dans la vie éternelle, commence ici
bas à divers niveaux : la nature, l'homme et les cadres de la
société. Mais dans ce monde, la guerre est un mal parfois inévitable,
avec un cortège d'horreurs, qu'il s'agit de supporter, de
limiter, d'arrêter ou d'éviter. Pour ses interlocuteurs, Augustin
définit une ligne de conduite où les siècles à venir trouveront les
critères de la «guerre juste».
Cette anthologie rassemble les sentences classiques sur la
«guerre juste» en les replaçant dans leur contexte littéraire originel,
et les met en regard de développements sur la paix,
notamment ceux qui marquent la conclusion des Confessions et
de la Cité de Dieu. À côté de la célèbre «charte de la paix» et
d'autres extraits de la Cité de Dieu, on trouve dans ces textes
l'exégèse de passages bibliques essentiels, un Sermon sur la paix
et plusieurs Lettres, dont l'ultime courrier adressé par Augustin
mourant, dans Hippone assiégée, à un collègue évêque désemparé
face au déferlement des Vandales.
Ces textes d'Augustin, qui sont à l'origine de la réflexion occidentale
sur la paix et la guerre, se révèlent aujourd'hui d'une
étonnante actualité.