Néo-gothiques, néo-renaissants,
néo-médiévaux, néo-palladiens...
les palais «fous» des derniers souverains
européens témoignent de l'éclectisme
culturel du XIXe siècle.
Siècle de bouleversements sans précédents,
marqué, en Occident, par les idées
révolutionnaires autant que par l'extraordinaire
progrès des techniques et l'expansion coloniale,
le XIXe voit naître, prospérer et mourir
des empires, des nations se lever, des peuples
se libérer.
Confrontés au choc des cultures et
des classes sociales, profondément affectés
par les atteintes portées à leurs privilèges
et à leur légitimité même, les souverains
des années 1830 à 1900 cherchent plus que
jamais refuge dans le luxe et le rêve.
Louis II de Bavière bien sûr, mais aussi Ferdinand
de Portugal, l'archiduc d'Autriche Maximilien,
Carol Ier de Roumanie, Nicolas Ier
ou encore Napoléon III se font ainsi construire
de véritables forteresses oniriques.
Architectes et décorateurs vont réinterpréter
le passé avec une liberté parfois délirante.
Rien d'étonnant dès lors que ces «excès
d'audace» aient été volontiers taxés d'indignité
par leurs contemporains et successeurs assagis !
Par un de ces retournements dont l'Histoire
est féconde, ces lieux aujourd'hui mythiques
comptent parmi les plus visités du monde.
En invitant le lecteur à s'y promener,
en «plantant le décor», notre ouvrage propose
une approche sensible de ceux qui
les ont imaginés et habités. Voyage artistique
et culturel, «Palais romantiques» porte
un regard différent, à la fois nostalgique
et novateur, sur un siècle longtemps méconnu
et trop souvent dénigré.