Avant de partir pour un voyage en Bretagne qui, à
cette époque, reste encore une terra incognita, Gustave
Flaubert et Maxime Du Camp se plongèrent dans de
nombreux ouvrages traitant de l'histoire de la Bretagne,
d'archéologie et de la culture celte. C'est donc fort de ce
bagage savant qu'ils se mirent en route, et le récit qu'ils
composèrent porte la trace de ces précieuses lectures.
Au terme du voyage, Flaubert écrit à son ami Ernest
Chevalier : Sac au dos et souliers ferrés aux pieds nous
avons fait sur les côtes environ 160 lieues à pied,
couchant quelquefois tout habillés faute de draps et de
lit et ne mangeant guère que des oeufs et du pain faute
de viande. Tu vois, vieux, qu'il y a aussi du sauvage sur
le continent», en concluant : «Et puis la mer ! la mer !
le grand air, les champs, la liberté, j'entends la vraie
liberté, celle qui consiste à dire ce qu'on veut, à penser
tout haut à deux, et à marcher à l'aventure en laissant
derrière vous le temps passer sans plus s'en soucier
que de la fumée de votre pipe qui s'envole».
En proposant le texte complet de Par les champs et
par les grèves, non seulement les Éditions La Part
Commune offrent la possibilité d'en lire une version
non expurgée, dont la valeur littéraire s'en trouve
comme rehaussée, mais elles permettent surtout au
lecteur de retrouver tout l'esprit de ce livre d'amitié
vagabonde.