Tous les textes présentés dans Pascalie sont une méditation sur l'errance : l'errance existentielle (métaphysique) de l'homme en tant qu'être-jeté-dans-le monde auquel il doit donner sens et l'errance poétique, celle qui marque tout acte créateur. Créer, dit-on, c'est errer, un peu, beaucoup même, surtout quand on vit dans un monde aux repères fluides. D'où les sentiments de solitude, d'angoisse, d'incertitude, parfois apaisés et nourris par un regard aimant, mais aussi la fragmentation du poème, signe peut-être de la déchirure intérieure. Dans ce recueil donc, c'est l'acte poétique et le poème lui-même qui sont en procès.
Comme s'il se substituait à Dieu, le poète, marqué certes par la tragédie humaine qui sévit en Afrique Centrale, essaie de récréer un monde au-delà de toutes frontières. D'où la re-visitation de certains grands mythes culturels pour les situer dans une dynamique nouvelle dont le sommet sera la transfiguration de l'ancien triangle de la déshumanisation en un triangle de l'amour. Expression d'une errance intérieure, ces textes jalonnent un parcours qui va du Congo-Kinshasa au Canada en passant par la Belgique.