Pauvres et Marginaux au Moyen Âge
Pauvres et marginaux, deux mots évocateurs d'un passé douloureux dans le Royaume de France et dans les grands fiefs à l'époque de la guerre de Cent ans. Le pauvre d'autrefois végète comme clochard sur le pavé, sous les avancées des maisons, figure au dernier rang des compagnons sur un chantier. C'est aussi un infirme, un vieillard, un orphelin. Il est ridiculisé par les écrivains, méprisé par les autorités et le commun, ignoré comme un moins que rien, comme un nichil des listes de contribuables.
Les bas-quartiers urbains hébergent une faune de marginaux, surnommés « lescheurs de tavernes », « caymans » (quémandeurs), « larrons et larronnesses », « paillards et paillardes », une sorte de cour des miracles inquiétante qui se livre au crime, au vol, à la débauche.