« Ascenseur Social. - Éco. Outil moderne parfois utilisé par des personnes d'extraction modeste afin d'atteindre, métaphoriquement, le haut du panier. Ainsi l'ouvrier et l'employé, poussant leurs compétences au-delà du possible, forçant la déférence envers la hiérarchie, après avoir habilement éliminé leurs rivaux, faisant parfois le détour par un syndicalisme de connivence, se glisseront-ils bientôt dans l'uniforme tant envié du chef de service ! Notons que cette cabine qui monte et qui descend peut être à plusieurs vitesses : « Si elle prend l'ascenseur social, c'est en mode express. » (Le 1, 21/9/2016)... Hélas ! l'appareil est souvent en panne : « Le Rouge et le Noir, de Stendhal, est le premier roman de la panne de l'ascenseur social. » (Le Monde, 19/11/2012). Nous voici bien loin de l'époque pré-électrique où, pour s'élever dans la société, on avait recours à la bonne vieille échelle sociale. Comme ¶ écrit un blogueur en un joli télescopage de métaphores : « L'ascenseur social, c'est un peu le canot du Titanic. »
Glamping. - Angl., néol. À la décharge la tente canadienne de nos jeunes années, en compagnie de la « Cabanon » pourrie de papa. Au XXIe siècle, le glamping - association de « glamour » et de « camping » - fait recette : yourte mongole dans le bocage normand ; roulotte façon tzigane pour sillonner la Creuse ; cabane dans les branches d'une forêt tricentenaire ; igloo creusé avec les dents. À des tarifs de séjour en navette spatiale, sans eau chaude ni électricité. Toilettes sèches de rigueur. Les bobos en raffolent. »
Un répertoire ironique entre novlangue et boboïtude
En établissant leur liste (non exhaustive) au hasard des rencontres et des lectures, Jean-Marie Audignon et Pierre Laurendeau ont dressé un portrait amusé des outrances langagières de la « modernitude » : création de franglismes et de néologismes reflétant une évolution permanente des us et des coutumes de nos contemporains ; remise au goût du jour de métaphores et d'antonomases vieilles comme le (vieux) monde. Michel Guérard les accompagne ici en proposant rien moins qu'un nouveau code de la (dé)route langagière !