« Poétique », « rhétorique », comme « philosophie », sont des mots grecs, « littérature » ne l'est pas. Cette remarque n'annonce pas une nouvelle étude du passage de l'oral à l'écrit, qui a ses spécialistes éminents. Il s'agit, à travers quelques jalons importants, les analyses d'Aristote dans la Poétique et la pratique, d'Euripide dans l'Hélène, en amont, et de Théocrite dans ses Idylles bucoliques, en aval, de saisir l'émergence même de ce que nous appelons « littérature ». Au-delà des réflexions sur la métalittérature, l'intertextualité ou le travail rhétorique du signifiant, cet essai privilégie le signifié, la recherche et l'inscription du sens dans un texte, et tâche d'éclairer le « nouveau monde » imaginaire, dont la réalité se dégage peu à peu de l'opposition tranchée du vrai et du faux.
Ce livre n'a pas été conçu à l'intention exclusive des hellénistes ; au contraire il s'efforce de présenter clairement quelques jalons dans la constitution du « littéraire » à tous ceux qui s'intéressent à la littérature : spécialistes d'une autre période, étudiants ou amateurs des belles lettres.