Depuis un siècle, nous sommes pétris de normes et de règles d'hygiène en ce qui concerne notre alimentation. Nous traquons la moindre bactérie et moisissure. Et cependant, les aliments que nous considérons les meilleurs, ceux que nous mettons au pinacle de nos gastronomies, sont fabriqués par des bactéries et moisissures... Ce sont littéralement des aliments pourris. Dans cette catégorie, le camembert et le roquefort rivalisent avec le surströmming suédois, le huitlacoche mexicain, le nuoc-mâm vietnamien ou les narezushi japonais. Les aliments pourris existent dans toutes les cultures gastronomiques, ce sont partout des mets de connaisseurs, et le signe de civilisations très élaborées, contrairement aux apparences. Mais pourquoi ? Le goût du pourri est quelque chose d'anthropologique, ancré en nous depuis le fond des âges. Ce goût s'est bel et bien transmis jusqu'à nous, malgré l'hygiénisme ambiant.
Ce livre est un voyage dans le temps et l'espace, autour de ces aliments exceptionnels.