Partout le «vivre ensemble» des chrétiens et des
musulmans est en crise aujourd'hui. On ne saurait
jamais en résoudre tous les problèmes sans lui donner
«un supplément d'âme», c'est-à-dire une spiritualité de la
compassion et de la substitution (badaliya) que s'efforça
de lui donner Louis Massignon (1883-1962) en son
temps. Homme de science, de coeur et de Dieu,
cet orientaliste catholique qui, par une soudaine conversion,
était passé «du péché à la grâce» en 1908, s'était mis au
service d'«une paix sereine» entre les disciples du Christ et
les fidèles du Coran. Ses études sur le soufisme musulman
et sa thèse sur «al-Hallâj, martyr mystique de l'islam»
(1922) aidèrent les premiers à renouveler leur regard
sur l'islam et à s'engager dans l'actuel processus
de dialogue spirituel. Homme de foi animé d'une
profonde méditation sur les mystères du Fiat de Marie
et de la passion de Jésus, il nous laisse à leur propos de
riches textes qui permettent de le rejoindre ici en sa prière.