« Ce n'était pas d'abord la guérilla qui réclamait que l'on fît des prisonniers mais la lutte politique : les prisonniers étaient des instruments utiles. »
Frère Luc, du monastère de Tibhérine, dont on sait la fin tragique en 1996, avait déjà connu l'enlèvement par des hommes armés en Algérie. C'était le 1er juillet 1959, en pleine guerre de libération. Il fut retenu pendant cinq semaines avant d'être libéré. Comme lui, des centaines d'hommes, mais aussi des femmes, militaires et civils, furent faits prisonniers par le Front de libération nationale. Plus de la moitié d'entre eux moururent. Leur histoire, qui est aussi celle de la première tentative d'appliquer les conventions de Genève lors d'un conflit, n'avait encore jamais été faite. De la lutte du FLN pour internationaliser le conflit aux détails de la vie des maquis indépendantistes, ce livre éclaire le destin de ces prisonniers, témoins étranges d'une guerre dont on a largement perdu le sens.