Le narrateur de ce récit a trouvé dans ce mot admirable, psoas, dont la racine grecque signifie «lombe», «rein», de quoi résumer une vieille et longue histoire d'amour.
Le psoas est une masse musculaire de la région ilia-co-lombaire, innervée, qui protège le nerf crural. Il est à la fois protecteur et vulnérable : des douleurs intolérables, rebelles, y gîtent envers et contre toute approche rationnelle. L'auteur a transposé sa psoasite, comme on dirait une névrite vers ces régions mentales redoutables où siège, lancinant, un souvenir que d'autres amours, d'autres mémoires n'ont pas altéré.
Psoas ? D'abord portrait d'une femme qui lutte pour vaincre et l'adversité de sa pauvreté et le malheur de son corps. Ensuite l'amour : violent, tenace. Objet d'une analyse sur ses limites, sur les rapports du couple - le narrateur et un être multiple : l'enfant, l'amie, l'Espérée - sur l'exil intérieur face à une situation décapante. Enfin serait-ce, aussi, le procès de l'écriture supposée exorciste de l'angoisse ?
Ce livre est une peinture des corps en guenille, de l'esprit blessé. Déchéance ? L'auteur sait qu'elle est l'un des possibles, l'une des voies d'un être.