Félix Pyat
Quoi de plus significatif que de célébrer le bicentenaire de la naissance de Félix Pyat en publiant l'intégralité de son mélodrame demeuré inédit depuis 1848 et intitulé « Médecin de Néron » ? ! C'est l'ouvrier Henry Mathey, communard, qui en a sauvegardé le manuscrit.
Le Manifeste de Karl Marx vient de paraître l'année précédente. Le spectre du communisme auquel s'opposent toutes les puissances telles que le pape, le tsar, Metternich, Guizot... hante alors l'Europe. À la suite de la révolution de février 1848, en France, Félix Pyat est devenu représentant du peuple à l'Assemblée Constituante : il se bat pour le droit au travail et lutte contre Tocqueville qui veut instaurer l'élection d'un président de la République au suffrage universel. Il délaisse le théâtre pour la politique, ce qui l'entraînera dans un exil de trente ans (y compris après avoir été membre de la Commune de Paris). Mais l'esprit de son socialisme utopique et eschatologique continue de souffler dans ses oeuvres de l'esprit. Avec Médecin de Néron, il ne s'agit pas moins que d'extirper le mal absolu incarné par le pouvoir des Césars pour réaliser le paradis terrestre de tous les opprimés (des esclaves des catacombes aux travailleurs des fabriques).