Que demande-t-on lors de chacune de nos
consommations, y compris culturelles ?
Quel film voir ?
La théorie économique dominante, considérant
chaque individu comme un être rationnel, présuppose
que son comportement est avant tout dicté par la
recherche de son intérêt. Elle a imposé la conception
d'une autonomie du désir du sujet, supposé s'orienter
librement vers tous les objets, en vue d'une maximisation
de sa satisfaction.
En s'intéressant particulièrement au cinéma,
l'auteur tente de montrer le caractère essentiellement
mimétique de nos actes, achats et consommations,
explicitant par exemple les fortes concentrations des
entrées autour de quelques films en quelques salles.
En essayant de nourrir l'approche économique d'autres
sciences, et notamment la sociologie, l'anthropologie, la
neurobiologie et les travaux de René Girard, il a tenté de
montrer que, loin d'être un sujet autonome décochant la
flèche de son désir en direction d'un bien optimalement
choisi, l'humain adopte au contraire un comportement
totalement hétéronome, son regard se portant d'abord
sur un autre humain, médiateur souvent involontaire
qui l'oriente à son insu vers un objet dont il est déjà
lui-même propriétaire. Si les produits offerts et les
incantations autour de la «diversité» n'ont jamais été
aussi nombreux, l'accroissement du nombre et de la
rapidité des supports médiatiques a surtout provoqué
l'accélération du processus mimétique, induisant une
concentration accrue de la demande sur quelques biens,
y compris culturels tels les livres, disques, ou films.