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Malgré la diversité des taux de croissance de 1960 à 1980, les économies africaines sont restées extraverties de type primaire ou colonial dans la mesure où le secteur manufacturier à marché interne ou externe n'y joue pas un rôle moteur, ne serait-ce que pour répondre à une demande pré-existante. La spécialisation agro-minière et les tendances à la baisse des rendements et des productivités agricoles restent la règle. De 1960 à 1973, la demande soutenue des produits de base et le financement par l'extérieur avaient entraîné la croissance du PIB dans les pays côtiers dont le potentiel d'exportation n'avait pas été épuisé avant l'indépendance, comme au Sénégal et au Ghana. Au cours de la décennie 1970, la dérégulation du système monétaire et les emprunts anarchiques accompagnés parfois de flambées des prix des produits de base avaient maintenu artificiellement la croissance dans quelques pays. Privées de ce moteur extérieur toutes ces économies sont entrées dans une phase de crise généralisée depuis le début des années 1980. Le modèle d'accumulation de la « transition » dans la nouvelle mondialisation présente deux caractéristiques très défavorables à la croissance dans le quart monde, d'abord du côté de la production, ensuite du côté du financement. C'est dans ce contexte que les aspirations à la démocratie se sont exprimées de plus en plus ouvertement à partir du milieu des années 1980. L'essentiel de ce texte est donc axé sur une analyse critique des rapports entre l'autocratie et le quart mondialisation. Nous tâcherons de situer les responsabilités locales dans le contexte de la mondialisation de l'économie et du système politique international où règne l'interdépendance inégale.