« Quels temps faisons-nom ? », s'interrogent Philippe Dujardin et André Micoud. Pour ces deux chercheurs en effet, « nous sommes désormais entrés dans un temps neuf », marqué par l'impératif de la transmission. D'où les trois démarches qui caractérisent notre époque, la commémoration, la patrimonialisation, mais aussi la muséification : « Nous voici tous héritiers, tous descendants, tous usufruitiers ».
La conversation entre les deux chercheurs est structurée autour de quatre mots-clés - terrain, sacré, temps et assemblage. Elle s'accompagne de la reprise de huit articles publiés par eux au cours des deux dernières décennies. Au total, une approche résolument in-disciplinée qui, partant des sciences politiques et de la sociologie, n'hésite pas à braconner sur d'autres terres - l'anthropologie, la philosophie, le droit, la biologie, voire la psychanalyse ou la théologie. Et un constat partagé : « Le temps de la modernité a fait son temps ».