Dans l'après-guerre comme dans les années 80, la recrudescence des mythes grecs et latins dans une trentaine de romans de langue allemande entraîne un jeu passionnant de narration et de réécriture. Entre création et recréation, la redécouverte d'un mythe interroge à la fois un fondement culturel essentiel et le monde contemporain. Mais le recours au mythe laisse aussi affleurer toute une interrogation sur le genre choisi. Jusqu'où peut aller le roman contemporain quand il véhicule un mythe ? Quatre textes (Der blaue Kammerherr de Wolf von Niebelschütz, Amanda de Irmtraud Morgner, L'esthétique de la résistance de Peter Weiss et Medusa de Stefan Schütz) ont poussé la réflexion jusqu'à penser le renouveau d'un genre, l'épopée, alliant ainsi de façon plus conséquente et plus audacieuse que les autres romans une réflexion sur le fond et sur la forme. Du mythe à l'épopée, c'est le caractère singulier d'une récriture contemporaine qui ressort de cette étude.