Par fragments, le narrateur - je - laisse émerger de sa mémoire un passé infiltré de rêve, de légende et de nostalgie, où il, son ami d'enfance, et lui-même subissent la fascination d'elle dans un camp de réfugiés palestiniens.
Je est le Chrétien, parce que sa mère, fidèle de cette religion, a offert une croix à son mari musulman, qui la porte depuis toujours.
Il est l'Irakien, son oncle s'étant forgé une légende sur le fait - contestable - d'avoir servi de guide à une unité d'artillerie irakienne lors de la guerre de 1948 et d'avoir recueilli les larmes de ses officiers après la défaite.
Elle, c'est la jeune épouse du vieux hadji, homme bon, qui l'a recueillie en même temps que sa mère après l'assassinat de son père par la Haganah.
Un roman de haute poésie et de sensualité diffuse, où les fantômes des morts et de la terre natale nimbent d'un sfumato poétique l'initiation au désir infiltré de romantisme qu'éprouvent deux adolescents pour une jeune femme, elle-même frémissante du trouble qu'elle inspire.