Colombine vit aujourd'hui aux Etats-Unis, elle est heureusement mariée, elle a deux fils. Un héritage la ramène, l'espace d'une journée, à son passé oublié.
Ce passé, c'est sa jeunesse d'étudiante : un premier mariage avec Conrad, jeune juriste allemand, et surtout la rencontre avec le Professeur, figure charismatique dont les qualités d'orateur séduisent Colombine.
C'est la période 68. La révolution gronde. Le Professeur porte collier de barbe, battle-dress et cigare à la Fidel. Il harangue avec conviction son auditoire juvénile et admiratif. Au fond de la salle, Colombine rêve. Elle a vingt ans.
Les années passent. Colombine et le Professeur ont commencé à danser ensemble, sans bien s'en rendre compte, le menuet de (...) passion : quand l'un avance, l'autre recule.
Longtemps après, quand l'amour s'est perdu, il en subsiste toujours une trace : le jeu de la mémoire.
G. R.