Un fil d'or relie l'adolescence de l'auteur au bonheur qu'il éprouve à préfacer aujourd'hui Virgile. « Le divin est en nous, ou il n'est pas », assure-t-il. Mais pour ce poète considéré comme païen, ce dont il s'honore, la vie ne se rêve pas : éditeur de la collection de poésie « Orphée », critique littéraire, voyageur sans autre bagage que sa curiosité, il parcourt la planète en solitaire, dans le culte de l'instant. Surtout, il témoigne, accuse, dénonce l'angélisme, les religions et les utopies, ces « faux-nez des tyrannies ». Car s'il s'enchante de la beauté en amant de la jeunesse, il voit aussi mourir un monde que partout on épuise et saccage. Les défis politiques et l'impuissance de la raison nourrissent une lucidité dont il a peut-être pris les leçons chez Tacite, les ironies chez Juvénal, l'âcreté chez Chamfort. Les moeurs politiques, littéraires, les compromissions et la nuisance de ceux qui nous gouvernent, offrent au moraliste un champ de tir inépuisable au long de ces années de découvertes, de rencontres, d'amitiés et d'écriture.