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Joël Robine est un authentique Parisien, né à Paris le 28 avril 1949, habitant à Paris, respirant mal hors de Paris, de ses rues, de ses immeubles, de ses passants. Pourtant, comme son ami Sorj, il a toujours le pied levé pour aller voir — avec son appareil photographique — ce qui se passe de par le vaste monde. Pigiste au service photo de l’Agence France-Presse durant plusieurs années, il a dû partir en province pour se faire titulariser en 1980. Lui aussi avait réussi à caler son pied, pour que la porte de la grande information ne se referme pas sur ses ambitions et sur son talent. Comme Sorj, il a parcouru le vaste monde : Mururoa, la Libye, le Maroc, les détournements d’avions et le Tchad, où il est retourné à de nombreuses reprises, et où est née l’idée — ô paradoxe — au cours d’une conversation avec Sorj, du livre que voici. Les photographies qui forment Rue de la Pompe, lui ont demandé plusieurs années d’embuscades et de tirs rapides, pour saisir les pieds de la rue. Il a même eu des déboires, comme ce jour d’octobre 1982, où il fut appréhendé pour avoir osé photographier des CRS en conversation avec des contractuelles. Joël est facétieux. Ses photographies en témoignent. Sorj Chalandon, 33 ans, fait partie de l’équipe du journal Libération depuis le début de l’année 1974, avec au cœur une passion, l’Irlande, pays malencontreusement coupé en deux par un trait de plume aussi assassin que malhabile. Dessinateur à l’époque des trous dans la maquette du journal, monteur en page, histoire de caler le pied dans la porte, et enfin journaliste, le jour où les monteurs en page d’occasion furent débusqués, plus souvent accoudés au zinc que concentrés sur leurs typomètres. Cinq ans de justice et faits divers, deux ans de politique internationale, avant d’entrer au service Informations du journal, rubrique permettant de travailler tant en France qu’à l’étranger. Reportages en Europe et en Afrique, au Burkina Fasso, au Tchad où, instant magique, il rencontre un certain Joël Robine, qui l’entretient d’un livre totalement insensé sur les chaussures. En Irak dans la guerre contre l’Iran, en Israël au moment de l’invasion du Liban, dans les pays arabes. À Beyrouth, souvent avec tendresse, pour le massacre des Druzes par les Chrétiens, des Chrétiens par les Druzes, et des autres par tout le reste.