Ressentir l'incidence de l'aube ou du crépuscule, connaître l'heure matinale ou vespérale, apprécier la durée du jour au fil des saisons, sont, pour les animaux et d'une manière générale pour tous les organismes vivants, des informations essentielles. Elles permettent aux organismes d'ajuster leurs rythmes biologiques à celui des marées, aux cycles journaliers dits circadiens, aux impératifs saisonniers ou pluriannuels, quelle que soit leur nature (locomotion, prise alimentaire, alternance veille-sommeil, reproduction, migrations, diapause, hibernation...). L'évolution a parfaitement ajusté les rythmes biologiques aux rythmes astronomiques et tout dérèglement est sévèrement sanctionné. L'ajustement concerne les horloges biologiques, mécanismes endogènes auto-retenus qui, par le jeu d'une pyramide de gènes, des protéines qu'ils codent, d'interactions et de rétro-actions, assurent un fonctionnement cyclique de base des organes, des glandes, des tissus et des cellules. Le temps, invisible et bienveillant horloger, régule directement ou indirectement les oscillateurs primaires et secondaires des organismes, assurant ainsi le déroulement harmonieux des fonctions dans des conditions optimales. Le donneur de temps ou synchroniseur le plus fiable est de loin la photopériode, mais les effets de cette référence temporelle sont associés à ceux de la température... Un réchauffement durable de la Planète pourrait bouleverser les aires de répartition des animaux, désynchroniser leur rythme, affectant ainsi leur survie.
La connaissance des rythmes biologiques et de leurs mécanismes conduit à envisager des applications dans les domaines de l'agronomie, de la santé animale et humaine (chronopharmacologie, chronothérapie, travail de nuit, rythmes scolaires, passage de l'heure d'été à l'heure d'hiver et réciproquement, décalages horaires, narcolepsie). Etes-vous des lève-tôt ou des lève-tard ?
Cet ouvrage est destiné aux étudiants de 1er, 2e et 3e cycles universitaires (biologie, médecine et pharmacie), aux étudiants des écoles d'agronomie, des écoles vétérinaires, ainsi qu'à ceux qui préparent le capes et l'agrégation des Sciences de la Vie et de la Terre, et à leurs professeurs.