Les correspondances entre Schoenberg et Busoni d'une part, et entre Schoenberg et Kandinsky d'autre part, sont des documents exceptionnels sur les plans humain, artistique et musical. Schoenberg y dévoile, à proprement parler, la véritable théorie esthétique de l'atonalité, insistant sur le rôle central de l'inconscient et sur le sens donné à l'harmonie nouvelle. Il défend face à Busoni la cohérence de son style, discutant âprement la transcription de la deuxième pièce pour piano opus 11 réalisée par celui-ci. Avec Kandinsky, il discute la question du « constructif » et de l'« illogique » dans l'art, et la préparation de l'almanach et de l'exposition du Blaue Reiter. L'échange porte aussi sur la guerre, la religion et la question juive, et elle fournit toutes sortes d'informations sur la biographie de leurs auteurs. C'est enfin le portrait de trois créateurs de premier plan, engagés dans le renouveau artistique de l'avant et de l'après-guerre. L'édition des lettres est enrichie de différents textes de Schoenberg, Busoni et Kandinsky, et de deux introductions situant ces correspondances dans leur contexte historique.