Science, argent
et politique
Un essai d'interprétation
Étroitement liées aux autres activités humaines, les sciences ont toujours intéressé les pouvoirs, qu'ils soient économiques ou politiques, et leurs développements ont toujours été marqués par eux. Inversement, les sciences ont souvent offert des outils neufs permettant aux puissants de transformer radicalement la nature et les sociétés.
Dans ce livre, cette thèse est étayée par une relecture des régimes de production des savoirs qui se sont succédé en Occident depuis le XVIe siècle et de leurs effets sur nos rapports au monde et à la nature. L'auteur insiste sur les trente dernières années, caractérisées par l'apparition d'un régime des savoirs qui opère de plus en plus entre académies et marchés, entre bien public et intérêts marchands, et par une production de risques nouveaux issus d'une techno-science organiquement liée au monde industriel.
Physicien de formation initiale et historien de profession, directeur d'étude à l'École des hautes études en sciences sociales, Dominique Pestre a dirigé le Centre de recherche en histoire des sciences et des techniques de La Villette puis le Centre Alexandre Koyré. Auteur d'une série de thèses sur ce qu'est la pratique des sciences en Occident et sur les modes de production conjoints des savoirs et du social, il a particulièrement étudié la période de la guerre froide et la reconversion néo-libérale des dernières décennies. Responsable de la rédaction de l'ouvrage Science in the XXth Century, il a été conseiller scientifique du tout récent Dictionnaire culturel des sciences.