Elsa Osorio a plusieurs cordes à son arc de narratrice, ici
elle en rassemble deux : l'une fantastique et allégorique,
et la seconde réaliste, ancrée dans l'histoire récente de
l'Argentine.
Ces nouvelles ont été écrites à des époques différentes,
certaines pendant la période la plus sombre de la dictature
militaire, au moment où la censure ne permettait pas d'appeler
les choses par leur nom. D'autres l'ont été vingt ans
après, alors que la réalité retrouvait une identité.
Toutes ces histoires, qu'elles parlent de blessures inguérissables,
perte d'identité, solitude, trahison, ou racontent des
histoires sans issue, sont toujours ouvertes à l'espoir. Elles
nous parlent d'impasses dont on peut sortir.
La littérature prend sous la plume d'Elsa Osorio son sens le
plus noble. C'est elle qui transforme la réalité, dans ses
aspects les plus inquiétants et les plus sordides, en un message
de consolation à ceux dont la politique ou l'angoisse ont
fait des êtres sans espoir et sans voix.