Qu'est-ce qu'un programme d'études et pourquoi, dans
tel ou tel contexte historique ou pédagogique, telle
chose plutôt que telle autre figure «au programme»
de ce qui est censé être enseigné ? Quelles sortes de
choix culturels, de pesanteurs sociales ou politiques,
mais aussi de contraintes didactiques sous-tendent
les processus d'élaboration et de mise en oeuvre des
contenus d'enseignement ? Comment rendre compte des
formes d'organisation, de découpage et de façonnement
du savoir qui prévalent dans le cadre des transmissions
scolaires ? En quel sens peut-on dire que les savoirs
scolaires sont des «constructions sociales» ? Peut-on
considérer que tout projet d'analyse sociologique
des programmes scolaires implique nécessairement
une conception relativiste de la connaissance et de la
culture ?
Les études réunies dans le présent volume abordent
de telles questions en s'appuyant sur un travail
d'investigation documentaire et de réflexion critique
centré principalement sur les apports théoriques d'un
courant de recherche international qui s'est développé,
à partir surtout des années 1970, sous l'appellation
de «sociologie du curriculum». Parmi les travaux
de référence évoqués au fil de ces études, une place
importante est faite à des contributions issues du monde
anglophone («nouvelle sociologie de l'éducation»
britannique notamment). Cependant, débordant le
domaine sociologique au sens strict, plusieurs des textes
ici présentés ouvrent aussi, à l'intersection de plusieurs
champs disciplinaires, des perspectives de réflexion plus
larges sur les enjeux culturels de la scolarisation et de la
question de la culture scolaire.