Sous les ordres de rommel
Des déserts d'Afrique du Nord aux plages de Normandie
Né en 1921 près de Wiener Neustadt, l'Autrichien Hans Höller vivra une épopée incroyable à travers les tourments de la Seconde Guerre mondiale, dans laquelle il nous plonge avec force dans cette autobiographie hors du commun. Au sein de la 15. Panzerdivision, à 20 ans il sert tout d'abord comme simple Schütze de l'Afrika-Korps en Égypte (au Col d'Halfaya, qualifié par les soldats britanniques de « Col du Feu de l'enfer ») puis à Tobrouk, en Lybie. Promu Leutnant un an plus tard, à l'automne 1942, il est envoyé comme chef de section en Tunisie, et participe là-bas à l'une des dernières batailles des troupes allemandes sur le continent africain, avec la 10. Panzerdivision. Jeune officier, Höller reçoit l'ordre de diriger une attaque d'infanterie, durant laquelle il est grièvement blessé au cours d'un terrifiant corps-à-corps contre des soldats britanniques. Une fois rétabli, il est envoyé en France pour la reconstitution de la fameuse 21. Panzerdivision, au sein du Pz-Gren.-Rgt. 192. Commandant une section de Panzerjäger en Normandie, Höller reçoit l'ordre de reprendre le célèbre Pegasus Bridge des mains des paras britanniques, aux toutes premières heures du Jour-J. Dissimulé dans un taillis près du majestueux Château de Bénouville, il verrouille toute tentative anglaise de progression vers Caen le long du canal, et anéantit même trois chars Sherman ce 6 juin 1944. Par la suite, ce solide Autrichien est mêlé à plusieurs mois de durs combats défensifs autour de Caen (Hérouville, Cambes-en-Plaine en juin), et parvient de justesse à sauver l'ensemble de son II. Bataillon durant l'Opération Goodwood, à la fin juillet 1944. En août, il combat avec furie près du Mont Pinçon, puis dans la Poche de Falaise, d'où il parviendra à sortir. Après une longue retraite à travers la France avec les quelques rares survivants de sa section, Höller, finalement « surpris » en Lorraine, sera capturé par des éléments de la 2e DB de Leclerc... Dans ces moments d'angoisse intense, il doit uniquement sa survie à sa bande de bras « Afrika » ! Durant ces dures années, son chef suprême a presque toujours été Erwin Rommel, l'illustre Feldmarschall allemand que les Alliés avaient baptisé avec déférence le « Renard du Désert ».
Les décisions de Rommel ont déterminé le destin de Hans Höller et de chacun de ses camarades. Aujourd'hui à 96 ans, Hans conserve une forme incroyable et sa mémoire est toujours fraîche. Ses très nombreuses photos personnelles et ses récits à la fois poignants, précis, authentiques et même critiques, offrent un aperçu inhabituel sur les expériences d'un jeune Autrichien qui, vu le moment de l'Histoire où il est né, n'a eu d'autre choix que de devoir les affronter.