Sud-Nord
Thanh-Vân Tôn-Thât décrit ses voyages par touches minimalistes parfois humoristiques. Sur les traces des poètes voyageurs, messagère d'autres terres, elle réinvente une cartographie personnelle de l'errance en pratiquant le décalage et le décentrement, à la frontière des mondes contemporains.
Comment
- se promener aujourd'hui à Rome, Florence, Naples (Ah ! « Voir Naples et mourir », mais « tout ça ne vaut pas un clair de lune à Maubeuge... »)
- humer les yeux mi-clos l'odeur d'une orange ou d'un citron en Corse
- ne pas poursuivre un masque ou une grimace à Venise
- ne pas traquer une ombre sur un air de valse à Vienne
- aller en Chine sans arpenter la Grande Muraille
- parler d'une URSS (RUSSie à l'envers à recomposer ?) qui n'existe plus
- mettre entre parenthèses les cocotiers et les plages quand on rêve d'îles
- revendiquer un exotisme du nord, de la brume, de la neige et des nuits blanches quand on vient du sud
... pour y faire pousser des racines décalées ?
Dans le désert
Poussent des cailloux
Au milieu des cactus
Du sable sans lumière
Pas de mirages
Pas de miracles
L'eau est ailleurs