«Mille fois l'homme croit aimer, mais une seule
fois il connaît le véritable amour. Des
milliers d'êtres s'imaginent qu'ils aiment, mais à
deux d'entre eux seulement Dieu envoie l'amour.»
Non sans correspondances peut-être avec la
Salomé d'Oscar Wilde, le roman-conte poétique
de Sulamite atteste la multiplicité d'inspiration
d'Alexandre Kouprine (1870-1938). Une nouvelle
de 1913, La Puissance du rêve, présente ironiquement
un auteur connaissant enfin la consécration
grâce à la Sulamite, qui est alors un opéra : voici
suggérée le dépassement des genres formels dans
une exemplarité mythique empruntée à l'Ancien
Testament - ici le Cantique des cantiques. Et la
passion qui s'affirme librement dans un moment
d'apothéose n'est pas autodestructrice.