Sur écoute esthétique de l'espionnage
L'actualité politique, nationale et internationale, ne cesse d'apporter son lot d'affaires et de scandales liés à ce qu'on appelle des écoutes : celles de l'Élysée, celles qui ont touché l'Onu au plus haut niveau... D'où vient cette surenchère de et dans l'écoute, d'où nous arrive cette surécoute généralisée ?
C'est ce qu'il s'agit d'analyser ici, en suivant d'abord le cours d'une longue histoire des taupes : depuis la Bible jusqu'au récent réseau d'espionnage nommé « Echelon », en passant par les projets « panacoustiques » de Jeremy Bentham au XVIIIe siècle.
Mais, parallèlement à cette archéologie de la surveillance auditive, il y a aussi sa représentation, sa mise en scène dans des oeuvres : tels opéras de Mozart, tels films de Hitchcock, de Fritz Lang ou de Coppola... Les « grandes oreilles » des taupes y sont réfléchies ; comme dans Le terrier de Kafka, elles s'y retrouvent, à leur tour, sur écoute.