La femme de Jean-Richard Bloch a vécu un Exode mémorable en juin 1940 : dix-sept journées de marche sur les routes de Paris jusqu'à Poitiers, en compagnie de sa fille Marianne, enceinte, de la jeune Allemande Mops Sternheim, du peintre flamand Frans Masereel et de sa femme. Sitôt arrivée, Marguerite Bloch rédigea le « beau et poignant » récit de leur périple - resté inédit jusqu'à ce jour...
« Orléans était encore loin. Nous avions hâte pourtant d'y arriver. Quand je dis nous, je veux dire nous tous, ces milliers et milliers de gens qui, comme nous, espéraient y trouver une poste, des trains, du ravitaillement, et, sans doute - idée moins claire peut-être mais dominante - l'armée, rassemblée sur la Loire et formant enfin rempart entre cet ennemi accourant de toute la vitesse de ses forces motorisées et le peuple de France, chassé de ses foyers. »