Paris sera toujours Paris, disait la chanson, avant le débarquement
de touristes et d'écrivains mégalomanes des dernières
décennies... La «Ville lumière» de nos fantasmes serait-elle
en voie de disparition, étouffée sous le poids des excréments
canins et des cadavres d'artistes ratés ? Non, loin de là, son
potentiel romantique et fantaisiste est intact ; il suffit pour y
goûter de traverser quelques frontières...
Entre un troquet franchouillard et un restaurant chinois, entre
un banquier et un bossu, entre un martyr du communisme et
une gloire du Salon du Livre, entre un patron de café et un
démystificateur de journalistes, entre un marchand de légumes
et un héros romanesque, comme entre la fiction et la réalité,
les frontières sont beaucoup plus fines qu'il n'y paraît, et ne
demandent qu'à disparaître.
Telle est l'aventure désinhibante qui attend, à son insu, un
jeune poète fraîchement débarqué d'Europe de l'Est, recueilli
par un mystérieux éditeur à l'étage d'un café du bas de la
rue Mouffetard, aux côtés d'une curieuse bande d'écrivains
marginaux - une jeune femme à l'immense chapeau jaune,
un monsieur aveugle travaillant comme guide dans les catacombes,
ou encore une libraire coquine à la jambe dans le
plâtre...
Comment se guérir du syndrome de déception du Japonais à
Paris ? Où enterrer son chien ? Pourquoi fréquenter les dîners
mondains ? Toutes les réponses sont dans ce récit initiatique
et ludique, tendrement désinvolte, où une galerie de portraits
savoureux illustre cette éblouissante réflexion sur l'écriture,
espace de liberté toujours à conquérir.
Drôle, onirique, le Syndrome de panique dans la Ville lumière
est le premier roman de Matéi Visniec traduit en français.