Thermidor, dans l'histoire de France, c'est la mort de toutes les promesses d'égalité ; le grand ouf ! des possédants enfin libres de relever la tête et de laisser leurs capitaux respirer au grand air ! Tout près de nous, à quoi assiste-t-on après la Grand'Peur des années 60 ? A un Thermidor qui n'en finit pas de durer et d'accommoder la réaction à toutes les sauces de la modernité citoyenne. Avec la nouvelle économie et le nouvel esprit du capitalisme, la même voix se fait entendre : la haine de toute critique radicale ; la présence «à gauche de la gauche», d'Attac au Monde diplomatique en passant par tous les trotskistes d'accompagnement, d'une armée de dissidents sur mesure qui jouent les rabatteurs pour la gauche plurielle ; la bacchanale des exploiteurs qui se vantent ouvertement de leurs exploits et attendent des exploités le même chant d'allégresse.
Là réside la seule morale du spectacle : de ce présent, il faut faire table rase, car il nous promet un futur aussi peu radieux que le passé !