Traqueuse de fantômes
Du Caire à Rome, d'Hollywood à Babelsberg, de Paramount à Fox, Laure Vasconi a vadrouillé, déambulé, flâné, rêvé, toujours armée de sa prothèse devenue naturelle, l'appareil photo. Dans des studios plus ou moins en activité, en sommeil, voire en déshérence, elle a observé les coulisses des usines à rêves du XXème siècle, capté l'envers, les plis, l'inconscient du cinéma, saisi le hors champ des films. Dans des locaux le plus souvent déserts, mais parfois peuplés de quelques employés, abeilles invisibles mais indispensables de la grande ruche cinéma, elle n'a eu de cesse de photographier ce que les foules ne voient jamais : la béance du cinéma, la latence entre les films, avant ou après que ceux-ci soient fabriqués.