Né à Bruxelles, quasiment avec le siècle, Philippe de Champaigne a marqué son époque en France de son grand style, classique et réaliste.
Si son oeuvre peint a connu dès le XVIIe siècle tout l'éclat que lui valait sa carrière de peintre à la cour, son oeuvre dessiné, maintenant très rare, garde encore certains de ses mystères. On ne connaît plus guère aujourd'hui qu'une soixantaine de dessins, qui révèlent un art aux multiples aspects, portraits intimistes, paysages minutieux d'une technique raffinée, scènes religieuses inspirées par une profonde dévotion.
Très proche de son neveu Jean-Baptiste, qui entra dans son atelier à l'âge de 12 ans, et de Nicolas de Plattemontagne qui participa tout aussi étroitement à son travail, Philippe de Champaigne a vu ses dessins souvent confondus avec ceux de ses deux compagnons. Frédérique Lanoë, sous la direction de Pierre Rosenberg, de l'Académie française, président-directeur honoraire du musée du Louvre, tente de distinguer, dans ce catalogue illustré de plus de trois cents images, leur manière propre et leur tempérament différent. Les conclusions des patientes et savantes enquêtes des auteurs sont réunies en trois textes généraux et deux cent sept notices : les sujets sont éclairés et précisés, les attributions proposées ou discutées, entre les trois artistes si proches les uns des autres, qui ont appris et travaillé ensemble, partagé les mêmes exigences artistiques mais que différencient leur personnalité et leur style.