Un curé d'enfer
Le curé Pollesøn débarqua, tout de noir et de décence vêtu. Col cassé blanc, propre, noeud papillon noir, chapeau melon noir sur le chef, et ses immenses pieds recouverts par de vastes chaussettes noires et des bottines à boutons. Dans une main, une mallette de cuir ridé, dans l'autre un parapluie noir. De la poche droite de son manteau émergeait une bible dotée d'un marque-page en argent.
Longtemps, il resta là, devant les chasseurs affalés sur le banc. Il scruta les visages l'un après l'autre pour sonder les reins et les coeurs. Jamais il n'avait vu quelque chose d'aussi repoussant. Jamais encore le Seigneur ne lui avait désigné un tel troupeau de pécheurs. Pollesøn remercia de tout son coeur son Sauveur qui avait su, dans son immense sagesse, lui ménager cette rencontre.