Quatorze ans : l'âge de l'insouciance, des parties de foot, des copains, des premiers flirts. Pour tout le monde, sauf pour lui. Gabriel est à l'hôpital, inaccessible aux mots de réconfort et aux remords de son père et d'une prof de son collège. Car les adultes n'ont rien vu venir. Ni les injures en classe ou sur les réseaux sociaux, ni ce matin de mai où Gabriel n'a plus supporté de voir son adolescence volée par ses harceleurs. Mais dans cette saison en suspens se puisent aussi des trésors pour l'avenir.
Depuis Rester sage (sélection Goncourt du premier roman 2012) jusqu'au Coeur arrière (Prix Erckmann-Chatrian 2022), Arnaud Dudek façonne une oeuvre fine et sensible. Bouleversé par le mal-être d'enfants harcelés à l'école, il écrit Un printemps en moins entre colère et lucidité, dans une forme chorale qui embrasse le ressenti des victimes comme de leur entourage. Une histoire coup de poing.
« Parce qu'il n'a pas fini de scroller, d'avoir le seum ou la rage, parce qu'il doit dévorer Perec et admirer Hopper, parce qu'il doit connaître des tas de nuits qui sentent l'écorce d'orange, parce qu'il doit prendre son temps, le large ou un crédit, parce qu'un abruti vomira du rhum sur sa paire de Nike Air Max TW neuve avant de devenir son meilleur ami, il doit se réveiller. »